Une ballade sans réponse – Nouvelle

Ceci est une nouvelle réalisée dans le cadre de mon cours d’anglais. Elle a été ici traduite en français. Elle est couplée à des illustrations/photographies prises sur le terrain dans le quartier de Montmartre.

Bonne lecture !


Clément se promenait dans les rues de Montmartre, à Paris, en se laissant guider par les sons et les images qui l’entouraient.

Sans plan préétabli, il se laissait guider par le rythme de la ville lumière, intrigué par chaque son, chaque forme, chaque idée qu’il rencontrait.

Il était attiré par une ruelle étroite, où une douce lueur attire son attention.

Intrigué, il la suivait, serpentant à travers des coins cachés et des lieux tranquilles. Chaque virage révélait de nouvelles surprises, éclairées par la douce lumière qui guide son chemin.

Alors que la lueur du jour se muait en soir d’hiver, la promenade de Clément prenait des couleurs magiques. La palette changeante du ciel nuageux habillaient autrement aux émotions changeantes Clément.

Perdu dans ses pensées, il devint une silhouette dans la lumière déclinante, plongé dans l’enchantement du moment.

Alors que la tête de la Tour Eiffel est cachée par les nuages, le paysage restait calme et sec.

Un vent jouait une musique qui façonne l’instant, et Clément se demandait pourquoi il allait dans telle ou telle direction. L’écoute de ses pas était désormais étonnamment agréable.

À Montmartre, où chaque rue a sa propre histoire, la promenade de Clément ne consistait pas seulement à se déplacer d’un endroit à l’autre, mais aussi à embrasser la beauté du présent et la promesse de ce qui est à venir.

À la nuit tombée, il poursuit son chemin, suivant le scintillement de la lumière, observateur silencieux d’une ville pleine d’inspiration.

En fin de journée, Clément s’installa dans un café et demanda un thé vert. Puis, il regarda les gens qui suivaient leur chemin, contemplés par les siècles passés, et à venir.

L’Enfant de métal – Nouvelle

Il y a des histoires que personne n’a envie d’entendre.

Celle que je veux vous raconter commence dans une mare de sang. Un ruisseau rougit par la mort descendait le long de la colline où semblait s’apaiser des corps inertes. Les cadavres d’une bataille sans merci où s’affrontent des silhouettes lointaines.

Pourtant, la hauteur offerte par la colline offrait en lieu idéal pour notre protagoniste.

Un protagoniste somme toute relativement jeune, puisque sa dégaine laissait présager un enfant. Pourtant, la lumière réfléchie par son bras trahissait ses objectifs. L’enfant qui n’en était pas un était allongé le long de trois autres corps, dont l’un des bras était posé sur la métallique jambe de notre héros. Car il n’y avait pas que son bras qui était fait de métal.

Il n’avait peut être pas de visage, mais le cerveau qui se trouvait dans l’enceinte de sa tête blindée semblait concentré. Sur sa face, les cinq optiques qui constituaient son système de visualisation étaient toutes focalisées sur un point lointain qui se distinguait de l’horizon. Ses deux antennes, situées de part et d’autres de sa figure étaient pliées à leur maximum de manière à ne pas divulguer sa présence.

On aurait pu croire que ce dernier était un simple dommage collatérale de cette bataille. Un enfant défiguré par la vie, à qui l’on avait remplacé le corps par un amas de métal fissuré et graisseux. Mais la présence d’un fusil de précision démontrait le contraire. Tout à coup, on entendit le retentissement d’un coup de feu. La silhouette lointaine disparu dans la poussière. Le sniper avait abattu sa cible.

Rien ne laissait transparaître la satisfaction de l’enfant. Du moins dans un premier temps, car quelques instants après avoir épier les environs, l’enfant redressa ses antennes. Puis doucement, il se redressa, posa un genoux à terre, puis se leva. Un crissement accompagna cette ascension: les moteurs des articulations étaient en rade depuis un bon moment.

L’enfant avança dans la pénombre. Il avait au préalable éteint ses capteurs de manière à ne pas se faire repérer. Il retrouva enfin le corps du soldat auquel il avait ôté la vie un instant plus tôt. Sa mission était complète. Il scanna alors le visage du défunt qu’il initialisa dans sa base de donnée.

C’était une lourde tâche. Non pas à cause de sa complexité, mais à cause de la souffrance qu’elle apportait à l’enfant. Avoir sans cesse le visage de ses victimes sous les yeux était pesant. De ce fait, il avait accès aux visage, et au nombre de personnes qu’il avait éliminé. Il n’arriverait pas à oublier. Tel est le prix de l’omniscience.

L’enfant remarqua qu’une bâtisse se dressait à quelques kilomètres de là. Il entama alors son périple à la recherche de survivants, et par conséquent de cibles. Il arrivait que l’enfant face volte-face durant sa marche afin de tirer sur d’éventuels oiseaux, serpents ou autres créatures organiques. C’était pour lui son seul divertissement.

Le robot arriva à la maison. Il numérisa son environnement avant de pénétrer dans l’enceinte de l’abri. Une fois entré, il braqua son arme de poing dans toutes les directions possibles dans l’espoir de tirer sur le moindre opposant. Mais la maison était vide.

Alors, le petit garçon posa son fusil, ses armes et ses outils à semer la mort. Puis il ouvrit son sac à dos. Il en sortit un jouet. L’enfant joua avec ce qui semblait être une poupée. Elle était sale, crasseuse et misérable. C’était le genre de jouet qui aurait déplu à un enfant normal. Mais le nôtre ne l’était pas.

Il s’amusa avec, gesticulant tel un chérubin. Ses antennes s’agitaient dans tous les sens. On entendait alors comme des rires. Mais ces rires étaient aussi métalliques que leur créateur. L’enfant s’approcha de la cuisine et posa sa poupée sur une chaise haute. Comme celle-ci ne tenait pas debout, il la disposa en équilibre sur la table.

Il retourna à son sac, puis choppa la batterie à l’intérieur. Il s’installa alors sur la chaise, puis brancha à l’arrière de son crâne flamboyant la batterie posée sur la table. Il attrapa alors sa poupée puis l’observa sous toutes ses coutures. Il semblait la trouver très belle. Cela dura une vingtaine de minutes.

Une fois l’énergie de la batterie absorbée, l’enfant rangea la batterie. Il s’apprêtait à ranger son jouet quand tout à coup, un craquement s’échappa de la pièce d’à côté. L’enfant, qui pris peur, dégaina instantanément son pistolet, puis pénétra dans la chambre. Ce qu’il y découvrit le stupéfia.

Il tomba né à né avec un petit garçon, peut être un poil plus vieux que lui. Ce dernier tremblait et pointait un morceau d’acier vers l’enfant de métal. Il tenait ce couteau de ses deux mains, et semblait ne pas pouvoir le lâcher. Il était en sanglots et croyait vivre ses derniers instants.

L’enfant de métal le regarda, sans bouger. Il le regardait la tête penchée sur le côté. Il était immobile. Une question lui traversa l’esprit: l’avait-il vu en train de jouer avec sa poupée? S’il avait eu un visage, il en aurait rougi de honte. Ses antennes se redressèrent. Et ses caméras frontales se focalisèrent sur l’enfant.

Le garçon, lui continuait à pleurer toujours le couteaux dans les mains. Mais une question se posait alors pour l’enfant soldat: que devait-il faire? Le tuer, lui, cet enfant parfait à qui le sort avait offert un visage, un corps et des yeux en pleurs? Ou devait-il ignorer ce civil et quitter ce lieu au plus vite.

Une rage envahit l’enfant de métal. Que devait- il faire ? Puis après un moment de panique. Il reprit son calme. Quoi qu’il adviendrait, cet enfant parfait serait retrouvé par des soldats. Ceux là n’hésiteront pas, eux, à tuer le garçon. Voire pire. Peut-être le torturaient-ils….

On entendit un coup de feu.

L’enfant parfait s’affaissa et son arme de fortune s’échappa de ses mains. L’enfant de métal venait de lui offrir une fin digne. Puis il s’immobilisa. Il était pétrifié par l’acte qu’il venait de commettre. Il aurait voulu, à cet instant, laisser couler les larmes sur ses joues. Pleurer face à ce qu’il venait de faire: un cadavre de plus.

Il remarqua alors, sur le lit de l’enfant mort, une poupée. Elle était propre, belle, et scintillante. Une question lui vint à l’esprit: aurait-il joué avec moi ?

Alors, l’enfant de métal entrepris de scanner le visage de l’enfant qu’il avait tué. Pour le garder en mémoire. Pour que le monde ne l’oublie pas. Il ferma les yeux du cadavre. Et resta agenouillé un moment face à son œuvre.

L’enfant de métal quitta les lieux, non sans peine, non sans regrets.

Son sac était désormais moins lourd. Car à côté de son œuvre étaient entreposées deux poupées que tout opposait.

W-AC


Nouvelle de science-fiction que j’ai écrit fin 2019. J’ai imaginé cette histoire dans un contexte post-apocalyptique dans laquelle la guerre tourmente notre monde et où le soldat de chair et de sang a laissé sa place a des esprits prisonniers de métal.